La cybersécurité post-quantique, une nouvelle menace à prendre en compte
Une révolution technologique est en train d’émerger : l’informatique quantique. Cette nouvelle technologie offre de belles promesses pour développer plus rapidement divers secteurs clés comme celui de l’énergie, de la finance ou encore de la santé.
La puissance de calcul inédite proposée par les ordinateurs quantiques pourrait même déchiffrer les algorithmes développés et mis en place actuellement par un grand nombre d’entreprises, d’institutions et autres organisations pour protéger leurs systèmes informatiques des cyberattaques.
L’informatique quantique possède donc une autre facette : elle devient une opportunité en or pour les cybercriminels. A quel point le développement de l’informatique quantique peut-il menacer les organismes mondiaux ? Quand les ordinateurs quantiques deviendront-ils une réelle menace ? Existe-t-il une solution pour contrer les cybercriminels qui se serviront de l’informatique quantique pour mener leurs cyberattaques ?
L’INFORMATIQUE QUANTIQUE, L’ESSOR MONDIAL D’UNE TECHNOLOGIE RÉVOLUTIONNAIRE
IBM, Google, D-Wave… Ces dernières années, les sociétés technologiques ont investi massivement pour développer des ordinateurs quantiques de plus en plus stables, avec toujours plus de qubits. Fini les applications de supercalculateurs que nous connaissons aujourd’hui : l’informatique quantique propose bien mieux.
Il y a déjà quelques années, en 2019, Google avait semé une graine en affirmant que son ordinateur quantique Sycamore à 53 qubits avait réussi à résoudre un calcul complexe en 3 minutes au lieu de… 10 000 ans. Même si le résultat de cette expérience a été controversé, la directive est là.
Plus récemment, en juin 2024, l’ordinateur H2-1 de 56 qubits de l’entreprise Quantinuum a surpassé de 100 fois les performances de Sycamore. Et tout cela, en consommant 30 000 fois moins d’énergie qu’un supercalculateur classique actuel.
Cette course aux records montre que, chaque jour, l’informatique quantique devient de plus en plus réalité. D’après Market Research Future, le marché mondial de l’informatique quantique est estimé à 18,6 milliards de dollars d’ici 2027. Ensuite, les prévisions annoncent un taux de croissance annuel de 34,3 %.
LE Q-DAY : QUAND L'ARRIVÉE DE L’INFORMATIQUE QUANTIQUE SE TRANSFORME EN UN TOURNANT POUR LA CYBERSÉCURITÉ MONDIALE
Ces avancées sur l'informatique quantique ont permis le développement d’ordinateurs quantiques toujours plus impressionnants. Leur puissance de calcul impressionne… et inquiète. Derrière cette innovation technologique incroyable, se cache la prévision d’un bouleversement majeur pour la cybersécurité de nos systèmes d’information.
Concrètement, nos systèmes actuels sont basés sur une cryptographie basique qui pourrait être décryptée en un éclair par les ordinateurs quantiques.
Quand l’informatique quantique deviendra-t-elle un vrai danger pour nos organisations ? Peut-être avez-vous entendu parler du “Q-day”. Le « Q-day » désigne le moment précis où un ordinateur quantique suffisamment puissant pourra compromettre les systèmes cryptographiques actuels, rendant ainsi vulnérables des informations sensibles aujourd'hui considérées comme sécurisées.
Même si les pronostics varient, le Q-day devrait se produire d’ici 2030 à 2035. Par exemple, selon ABI Research, les ordinateurs quantiques capables de lancer des cyberattaques pourraient devenir une réalité dès 2030.
Quelle que soit la date prédite, les experts en cybersécurité sont unanimes : il est intéressant de préparer de nouvelles solutions de cybersécurité dès aujourd’hui, afin de se tenir prêts.
LA CRYPTOGRAPHIE POST-QUANTIQUE : UNE RÉPONSE NÉCESSAIRE POUR CONTRER LES CYBERCRIMINELS
Face à cette menace quantique grandissante, la cryptographie post-quantique, appelée aussi couramment PQC, apparaît comme une réponse indispensable à mettre en place. Elle regroupe des techniques cryptographiques innovantes spécialement conçues pour résister aux attaques menées par les futurs ordinateurs quantiques.
Parmi ces nouvelles approches, nous pouvons citer :
- la cryptographie fondée sur les réseaux euclidiens,
- les codes correcteurs d'erreurs,
- les signatures multivariées
- ou encore la cryptographie basée sur les fonctions de hachage.
Plusieurs organismes, dont le NIST (National Institute of Standards and Technology, soit en français “Institut National des Normes et de la Technologie”), travaillent activement à la standardisation de ces méthodes.
L’objectif est d’offrir rapidement des solutions robustes et fiables permettant de sécuriser efficacement les communications et données sensibles à long terme, face à la puissance de calcul quantique révolutionnaire. Ces avancées intéressent particulièrement des secteurs sensibles comme le secteur de la finance (banques, assurances, fonds d’investissements…).
Les ordinateurs quantiques promettent une révolution technologique, offrant à la fois de nouvelles opportunités et de nouvelles menaces de cybersécurité. Les organismes, institutions et entreprises, doivent anticiper et se préparer à la puissance de calcul de l’informatique quantique pour adapter sa cybersécurité avec la cryptographie post-quantique.