Les nouvelles pistes pour produire de l'hydrogène "vert
En pleine crise de l’énergie, les recherches pour les nouvelles énergies vertes ont la côte. Pour répondre à la demande et être plus indépendant énergétiquement, il est urgent de trouver de nouvelles méthodes pour produire des énergies vertes comme l’hydrogène vert. L'objectif est bien de produire de l’hydrogène sans utiliser d’énergie autre, ou très peu. En France et dans l’Union Européenne, nous en avons bien conscience. Concrètement, quelles sont les pistes pour produire proprement et distribuer plus massivement de l’hydrogène vert ? Une chose est certaine : l’enjeu de la production d’hydrogène vert est bien là.
UN FINANCEMENT FRANÇAIS ET EUROPÉEN POUR DÉCOUVRIR DE NOUVELLES MÉTHODES DE PRODUCTION D'HYDROGÈNE VERT
La réalité du changement climatique en cours et la crise énergétique que nous vivons nous poussent à nous tourner vers de nouvelles énergies et des énergies plus vertes. L’hydrogène vert est un enjeu stratégique fort pour la France et l’Union Européenne. En France, le gouvernement a décidé d’investir plusieurs milliards d’euros sur un plan “France 2030” pour accélérer les études et les structures autour de la production d’hydrogène vert. Le but final ? Alimenter le monde industriel et le monde des transports (transports en commun, camion, voiture…) qui sont 2 secteurs particulièrement gourmands en énergie fossile.
Et l’Europe ? Ursula von der Leyen, la présidente de la commission européenne a annoncé dernièrement la mise en place d’une banque européenne de l’hydrogène dont le budget s’élève à 3 milliards d’euros d’investissement pour atteindre le plus vite possible une production européenne à grande échelle. Dans son discours devant le parlement européen le 14 septembre 2022, Ursula von der Leyen dévoilait ses ambitions : «Nous voulons produire dix millions de tonnes d’hydrogène renouvelable dans l’UE chaque année d’ici à 2030 ». Ces dernières années et ces derniers mois, déjà plusieurs méthodes de production ont été découvertes.
L'ÉLECTROLYSE, UNE MÉTHODE DE PRODUCTION D'HYDROGÈNE PROMETTEUSE, A PARTIR DE L’EAU
On sait que l’hydrogène est une énergie particulièrement performante. Quand un générateur électrique à pile à combustible à hydrogène produit environ 260 mégawatts de capacité électrique, une éolienne moyenne en produit environ 2,75 mégawatts. Néanmoins, il ne faut pas oublier l’impact écologique de la production de l’hydrogène.
La méthode de l’électrolyse est une technique prometteuse pour rendre la production d’hydrogène plus “verte”. En quoi cela consiste-t-il ? Grâce à l’électricité véhiculée dans l’eau, les particules d’hydrogène peuvent être extraites de celle-ci.
Cette méthode peut révolutionner le marché de l’énergie. Seul bémol qu’il faut prendre en compte : l’électrolyse nécessite l’utilisation d’électricité. Pour réduire l’impact de la production d’hydrogène vert, il est donc nécessaire de produire et d’utiliser de l’électricité dite “verte” (éolienne, panneau solaire…). La méthode de l’électrolyse demande aussi un investissement important dans des structures de production. D’où les multiples investissements prévus par les autorités françaises et européennes. Même si l’électrolyse est une méthode prometteuse, d’autres méthodes continuent d’être explorées
LE COMPOSITE D’ALUMINIUM, DES RECHERCHES POUR EXTRAIRE L’EAU DE L’AIR DE MANIÈRE RENOUVELABLE
Cette découverte pourrait bien permettre d’exploiter plus facilement, plus proprement et plus efficacement l’hydrogène en se servant de l’air. Cela se passe aux Etats-Unis, à l’Université de Californie à Santa Cruz (UCSC). Des chercheurs ont réussi à produire de l'hydrogène en utilisant un composite de gallium et d’aluminium qui fait réagir l’eau à température ambiante, produisant de l’hydrogène. Plus la concentration de gallium dans le composite est élevée, plus la production d’hydrogène l’est aussi.
Scot Olivier, professeur de Chimie dans cette Université, explique que “cette méthode utilise une petite quantité d’aluminium, ce qui garantit que tout se dissout dans le gallium majoritaire sous forme de nanoparticules discrètes ». Cerise sur le gâteau : ce composite pourrait très bien être fabriqué à partir d'aluminium de la vie courante comme du papier d’aluminium ou des canettes. Une barrière qui pourrait entrer en jeu : le coût du gallium.
LA DÉCOMPOSITION DU MÉTHANE, UNE MÉTHODE DE PRODUCTION À PRIX COMPÉTITIF.
Sakowin, société française basée dans le Sud de la France, a mis en place une nouvelle solution pour extraire l’hydrogène… du méthane (CH4). En 2017, les équipes de cette société découvrent qu’il est possible de décomposer les éléments du méthane pour en extraire une énergie très recherchée : l’hydrogène (H2). Tout cela grâce à un plasma basse énergie qui ne rejette pas de CO2 dans l’air.
Cette découverte technologique est intéressante sur l’aspect écologique et sur le prix de cette énergie. L’agriculture mais aussi le milieu des transports sont particulièrement intéressés d’ajouter ce système à leurs installations actuelles. A tel point que la commercialisation de cette technologie est planifiée pour 2025. Affaire à suivre !
L’enjeu de la production, du stockage et de la distribution massive de l’hydrogène vert est en marche. Chercheurs, entreprises et institutions gouvernementales investissent sur cette transition nécessaire.