L'hydrogène, une ressource haute en couleurs (vert, gris, jaune, blanc...)
La transition énergétique nous pousse à découvrir et explorer un grand nombre de ressources. Parmi elles, l’hydrogène est au cœur des discussions. En effet, l’hydrogène est vu comme une ressource clé qui donne de l’espoir quant aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (CO2) et de neutralité carbone. Il faut dire que l’hydrogène est une ressource haute en couleurs.
Il y a non pas une sorte d’hydrogène mais de multiples sortes d’hydrogène. A chacun sa couleur : vert, gris, jaune, blanc…Voici quelques informations pour mieux comprendre les différences entre chaque type d’hydrogène.
HYDROGÈNE VERT, BLEU, BLANC… : À CHAQUE MODE DE PRODUCTION, SA COULEUR
Quelle que soit la partie du monde, l’hydrogène intéresse les gouvernements. D’ailleurs, des pays européens comme la France en font un pilier stratégique de leur transition énergétique. Néanmoins, tous les hydrogènes ne se valent pas d’un point de vue environnemental. En effet, il existe plusieurs méthodes pour produire de l’hydrogène.
Pour différencier la qualité environnementale de l’hydrogène, celui-ci est caractérisé par des couleurs. On compte 9 couleurs en tout, à ce jour. En réalité, elles sont regroupées en 7 modes de production.
L’hydrogène vert, le graal espéré par les gouvernements
L’hydrogène vert est produit par l’électrolyse de l’eau à partir d’une électricité 100% renouvelable. Son impact carbone est estimé comme très faible.
L’hydrogène rose, celui qui fait débat
L’hydrogène rose est aussi produit par l’électrolyse de l’eau. Seulement celle-ci est produite à partir d’une électricité nucléaire. Son impact carbone est estimé comme très faible. Toutefois, la ressource de production étant le nucléaire, investir sur ce type d’hydrogène fait débat.
L’hydrogène jaune, le mix des ressources de production
L’hydrogène jaune est produit par l’électrolyse de l’eau à partir d’une électricité solaire, nucléaire ou encore d’autres ressources fossiles. Son impact carbone est estimé comme variable et, donc, difficilement mesurable par cette instabilité.
L’hydrogène bleu, l’idée imparfaite
L’hydrogène bleu est produit par vaporeformage du gaz méthane, de l’eau et avec captage du rejet de CO2. Par exemple, à la sortie de la cheminée. Son impact carbone est estimé comme très variable. A la fois “bas carbone”, cette ressource n’est pas considérée comme “propre”.
L’hydrogène turquoise, une ressource solide
L’hydrogène turquoise est produit par pyrolyse du gaz méthane avec de l’électricité. Le carbone est récupéré sous forme solide. Son impact carbone est estimé comme faible, même si cela reste variable.
L’hydrogène blanc ou dit “naturel”
L’hydrogène blanc est produit par extraction de la croûte terrestre. Son impact carbone est difficilement estimable puisqu’il s’agit d’une extraction.
L’hydrogène noir, brun ou gris : une fin annoncée.
L’hydrogène noir, brun ou gris est produit par gazéification ou vaperoformage de combustibles fossiles : gaz méthane, charbon et autres hydrocarbures. Son impact carbone est connu pour être particulièrement négatif. D’ailleurs, l’hydrogène noir ou brun n’est plus fabriqué.
A ce jour, parmi l’ensemble des nuances, l’hydrogène gris reste une ressource produite massivement. Toutefois, le gouvernement français finance des plans d’actions pour accélérer fortement sur la production d’hydrogène vert pour devenir l’un des leaders de ce marché. Quant à l’hydrogène blanc, même si les effets sont difficilement mesurables, certains industriels souhaitent aussi l’exploiter.
LA PRODUCTION D'HYDROGÈNE VERT REMPLACERA-T-ELLE LA PRODUCTION DE L'HYDROGÈNE GRIS ?
Selon Vig’hy (l’observatoire de l’hydrogène), en 2020, la production d’hydrogène décarboné ne représente que 5% de la production totale. D’après leurs estimations, en 2030, en plus d’augmenter considérablement la production d’H2, la production d’hydrogène décarboné représentera plus de 52% de la production totale.
Pour le gouvernement français, la production d’hydrogène nécessite un investissement pour enclencher la transition énergétique. Comme le rappelle l’organisation France Hydrogène, le gouvernement français prévoit d’investir 8 milliards d’euros d’ici 2028 sur la production d’hydrogène vert. Cette enveloppe permettra de financer :
- les équipements de production
- l’infrastructure
- les mises à échelle de la production existante par rapport à la demande grandissante
- sans oublier, la recherche & développement pour toujours plus optimiser la production, le stockage et le transport de cette ressource.
Parmi toutes les nuances d’hydrogène existantes, l’hydrogène vert est le graal. Les gouvernements l’ont bien compris. C’est pourquoi le gouvernement français investit massivement dans le défi de la production d’hydrogène vert mais aussi, dans son stockage et son transport pour devenir un acteur commercial indispensable.