Hydrogène blanc : quelles perspectives par rapport à l'hydrogène vert ?
Les autorités gouvernementales françaises misent sur l’hydrogène pour accompagner la transition énergétique.L’hydrogène est une ressource qui peut être exploitée de différentes manières. Nous parlons d’hydrogène vert, blanc, bleu, rose… Une ressource haute en couleurs et qui a du potentiel. Parmi toutes ces couleurs, le gouvernement et les entreprises portent une attention particulière à l’hydrogène vert et, désormais, à l’hydrogène blanc. La ressource la plus connue étant l’hydrogène vert.
Cependant, l’hydrogène blanc fait de plus en plus parler de lui, portant même le surnom de “l’or blanc”. Quelles sont les points communs et les différences entre l’hydrogène vert et l’hydrogène blanc ? Quelles perspectives d’avenir l’hydrogène blanc a-t-il face à l’hydrogène vert déjà connu ?
HYDROGÈNE BLANC : UNE RESSOURCE DITE “NATURELLE” À PLUS FAIBLE INTENSITÉ CARBONE QUE L’HYDROGÈNE VERT
Parmi les 9 variances de couleurs de l’hydrogène, l’hydrogène vert et l’hydrogène blanc se démarquent par des critères environnemantaux. C'est-à-dire ?
Concernant l’hydrogène vert, celui-ci est produit à partir d’un procédé d’électrolyse de l’eau. L’électricité utilisée pour produire l’hydrogène vert est une énergie 100% renouvelable (solaire, aérienne). Par conséquent, l’impact de sa production sur la planète est jugé comme faible.
Et du côté de l’hydrogène blanc ? Il s’agit de l’hydrogène sous sa forme la plus pure qui existe. On l’appelle aussi couramment “l’hydrogène naturel”. En effet, celui-ci est présent naturellement dans la croûte terrestre. La production d’hydrogène blanc consiste donc à extraire cette ressource directement de nos sols.
Si les gisements d’hydrogène blanc sont réellement purs, alors celui-ci aura un impact carbone moindre puisqu’il n’aura pas réellement besoin d’utiliser d’autres ressources pour exister. C’est l’un des arguments pour s’intéresser de près à l’hydrogène blanc.
EN FRANCE, DE NOUVEAUX GISEMENTS D’HYDROGÈNE BLANC PROMETTEURS
Tandis que le gouvernement français prévoit d’investir 8 milliards d’euros d’ici 2028 sur la production d’hydrogène vert, les autorités françaises misent également sur la recherche de gisements d’hydrogène blanc en parallèle.
Jusqu’à présent, depuis une dizaine d’années, un seul gisement d’hydrogène blanc était exploité. Celui-ci se situe au Mali, sur le continent africain. La réussite de cette exploitation a encouragé la recherche de gisements aux quatre coins de la planète : Etats-Unis (Nebraska), Espagne, Chine, Finlande, Australie…
La France a-t-elle des chances dans cette chasse à la réserve d’hydrogène blanc ? Les perspectives sont très positives. En 2023, Jacques Pironon et Philippe Donat ont découvert la plus grosse réserve mondiale d’hydrogène blanc à Folschviller (Moselle, France). Les chercheurs ont même quantifié ce gisement plus précisément. D’après Jacques Pironon, “ce seul gisement pourrait contenir au moins 250 millions de tonnes d’hydrogène blanc”. Une première !
HYDROGÈNE BLANC : LA PRODUCTION FRANCAISE DE L’OR BLANC A MOINDRE COÛT
Pour compléter la production de l’hydrogène vert qui est déjà en route, les autorités françaises ont donné l’autorisation pour des essais d’exploitation les gisements afin de produire de l’hydrogène blanc sur le territoire. Ainsi, la France rejoint les 7 autres pays (Australie, USA, Canada, Colombie, Espagne, Albanie et Corée du Sud) exploitateurs de l’or blanc.
Cet engoûement des pays s’explique aussi par le coût de production de l’hydrogène blanc. En se référant à l’exploitation existante au Mali depuis plus de 10 ans, le cabinet norvégien Rystad a estimé le coût de production de l’hydrogène gris, de l’hydrogène vert et de l’hydrogène blanc. L’hydrogène vert est estimé en moyenne à 6$/kg, 3 fois plus que le traditionnel hydrogène gris à 2$/kg. Tandis que l’extraction et la purification de l’hydrogène blanc n’est estimé qu’à 1$/kg, voire 0,50$/kg. Une bonne raison de plus de s’intéresser à cet “or blanc”.
DES LIMITES DE PRODUCTION DIFFÉRENTES ENTRE HYDROGÈNE VERT ET HYDROGÈNE BLANC
Même si nous commençons à assister à une ruée vers l’extraction de l’or blanc, des questions se posent quant aux limites de cette ressource pure.
Au même titre que le pétrole, l’hydrogène blanc est présent dans nos sols dans une quantité bien précise. Pendant de longues années, il était estimé que l’hydrogène blanc était une ressource limitée dont la quantité était jugée insuffisante. De plus, les connaissances sur la création d’hydrogène blanc était limitées.
En 2022, deux chercheurs ont revu les estimations à la hausse, renversant les croyances. Après analyse, les chercheurs de l’US Geological Survey affirment qu’une légère extraction (en quantité) permettrait de répondre à nos besoins énergétiques pendant de nombreuses années. Les dernières études en date redonnent de l’espoir. De même sur le processus de création naturelle de l’hydrogène.
L’hydrogène blanc a été longtemps mis de côté, au profit de l’hydrogène vert. Aujourd’hui, les croyances se renversent. En France, la présence de gisements, l’impact environnemental et le coût d’exploitation de l’hydrogène blanc sont devenus des arguments clés pour accélérer sur sa recherche et sa production. Dans les années à venir, le développement de l’hydrogène vert et de l’hydrogène blanc cohabiteront pour accompagner au mieux la transition énergétique.