Les poids lourds en route vers l'objectif "zéro émission"
Face aux défis climatiques, la transformation du monde du transport est en route. Parmi les transports ciblés par des plans gouvernementaux et européens, nous pouvons citer les poids lourds qui génèrent plus de 6 % des émissions de gaz à effet de serre de l'Union Européenne, soit plus d’un quart des émissions du transport routier.
Depuis le vote du Parlement Européen en Avril 2024, camions, autocars, bus et autres poids lourds ont désormais un objectif européen clair de réduction des émissions de gaz à effet de serre à atteindre. Pour les constructeurs de poids lourds et les entreprises utilisant ces véhicules pour leurs activités, la course au “zéro émission” a officiellement démarré.
Quels sont les nouveaux objectifs de décarbonation des poids lourds votés par l’Union Européenne ? Quelles sont les étapes à respecter pour y arriver ? Quels changements cela induit-il ?
UN ACCORD EUROPÉEN POUR AMÉLIORER LES ÉMISSIONS CO2 DES POIDS LOURDS
Pour répondre aux enjeux de décarbonation du monde du transport, il était nécessaire que les autorités européennes fixent un objectif avec un cadre clair sur la décarbonation des poids lourds (camions, autocars, bus…). C’est pourquoi le Parlement européen a approuvé une loi précise sur les émissions de CO2 des véhicules lourds.
L’objectif final est clair. En 2040, les nouveaux véhicules poids lourds vendus et mis en circulation devront émettre “zéro émission”. Quel est le résultat final attendu ? Avec cette mesure, les autorités européennes estiment que les émissions de CO2 des poids-lourds seraient réduites de 62% en 2050, par rapport à 1990.
UNE DÉCARBONATION PROGRESSIVE DES POIDS LOURDS POUR ATTEINDRE LE “ZÉRO ÉMISSION”
Pour accompagner cet objectif de poids lourds à “zéro émission” d’ici 2040, les autorités européennes ont décidé de fixer des paliers à passer progressivement pour accompagner les acteurs du marché, dont les constructeurs.
Dès 2030, certains objectifs sont à atteindre. 35% des poids lourds neufs devront être “zéro émission”. Une hausse conséquente en sachant qu’en 2024, seuls 2% le sont.
Pour apporter plus de précision, en se basant sur l’année 2019, les constructeurs de véhicules poids lourds permettront de :
- réduire de 45% les émissions de CO2 de leurs véhicules poids lourds neufs d’ici 2030 ;
- réduire de 65% les émissions de CO2 de leurs véhicules poids lourds neufs d’ici 2035 ;
- réduire de 90% les émissions de CO2 de leurs véhicules poids lourds neufs d’ici 2040.
Avec cette directive par étape, les constructeurs ont un calendrier de déploiement clair à suivre. Pour les y aider, les Etats membres de l’Union Européenne devront mobiliser tous les acteurs du secteur.
L’IMPLANTATION DES POIDS LOURDS À “ZÉRO EMISSION CO2”, UN DÉFI TECHNOLOGIQUE ET STRUCTUREL
Si des étapes ont bien été définies par les autorités européennes, c’est bien pour accompagner progressivement ce changement. Pour atteindre le premier objectif fixé à 2030, nous savons déjà que plusieurs défis de taille s’annoncent. Par exemple :
- la fiabilité et la démocratisation des systèmes techniques fonctionnant à l’électrique ou à l’hydrogène. C’est une obligation pour répondre à la demande de plus de 400.000 poids lourds électriques et à hydrogène d’ici 2030.
- la réduction des frais d’achat des véhicules poids lourds de type “zéro émission” qui sont plus chers que les poids lourds actuellement en vente.
- la création d’un réseau d’au moins 50.000 stations de recharge électrique et de 700 stations de recharge d'hydrogène.
Réduire l’impact CO2 des poids lourds est un défi de taille. La volonté des Etats membres de l’Union Européenne est clairement identifiée.
Pour le gouvernement français, l’hydrogène et l’électrique sont deux technologies sur lesquelles il compte bien s’appuyer pour atteindre cet objectif ambitieux des poids lourds “zéro émission” Développement technologique, développement des infrastructures, réduction des coûts de développements, aides à l’achat… De nombreux projets devraient voir le jour.