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La cameline, une plante transformée en biocarburant


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La cameline, une plante transformée en biocarburant



Connaissez-vous la cameline ? Cette plante est à la fois la cousine du lin, tout en ayant un air de ressemblance avec le colza. Celle-ci est encore peu cultivée en France. Cependant, des découvertes pourraient donner naissance à des champs de cameline dans nos campagnes. En effet, cette plante aux nombreuses vertus pourrait bien révolutionner le secteur aérien qui doit réduire progressivement sa dépendance au kérosène au profit de biocarburants. La cameline, cette fleur plutôt utilisée à ce jour pour des usages culinaires ou cosmétiques, pourrait aussi devenir la ressource principale pour alimenter nos avions. Comment la cameline est-elle utilisée pour les avions ? Quel impact la cameline pourrait-elle avoir sur les émissions de gaz à effet de serre produites par le transport aérien ? La production de la cameline à destination du transport aérien est-elle possible ? Les dernières découvertes soulèvent de nombreuses questions.

LA CAMELINE : CETTE PLANTE QUI REND LE KÉROSÈNE PLUS VERT

Serait-ce une plante magique ? Rares sont celles et ceux qui la connaissent. Cette fleur peu exploitée est une plante oléagineuse. A ce jour, elle est exploitée pour être transformée en une huile culinaire au goût proche de l’asperge. La cameline est aussi utilisée dans certains produits cosmétiques dédiés aux peaux sèches dans le but de les réhydrater. Des découvertes récentes montrent que cette plante encore sous-exploitée pourrait réduire considérablement l’impact environnemental du kérosène utilisé par les avions.

D’ailleurs, le groupe français AVRIL qui est investi à la fois dans les huiles culinaires et les produits cosmétiques est l’un des premiers acteurs à encourager la culture de la cameline pour en faire de l’agrocarburant pour le transport aérien. Le but est bien d’accompagner le transport aéronautique dans sa réduction d’émission de gaz à effet de serre pour aller jusqu’à la neutralité carbone.

LE POUVOIR DE LA CAMÉLINE : 80 À 86% DE RÉDUCTION DE CO2

C’est à partir des fleurs de cameline (des petites boules vertes) que l’on obtient l’huile précieuse. Cette huile de cameline est filtrée puis hydrotraitée. Ensuite, il suffit de la mélanger au carburant de kérosène pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’appareil (ici, l’avion) de 80 à 86%.

Certains scientifiques parlent même de neutralité carbone. Comment est-ce possible alors que cette huile se mélange avec le kérosène ? En pleine terre, tout au long de sa culture, la cameline a la capacité de capturer une grande quantité de CO2. Pour une même quantité de cameline, la quantité de CO2 absorbée serait la même quantité que celle rejetée par la combustion du biocarburant de l’avion.

Plus la production de cameline sera importante, plus les acteurs du transport aérien pourront réduire leur impact environnemental. La production de cameline nécessite une stratégie adaptée par rapport aux ambitions.

LA STRATÉGIE DES INTERCULTURES DE CAMELINE À DESTINATION DU SECTEUR AÉRIEN FRANÇAIS

Nous vivons actuellement les premiers pas vers un nouveau carburant d’aviation durable (CAD). Les premiers champs de cameline dédiée à la transformation en agrocarburant, ont fait leur apparition sur le territoire français. Par exemple, en Normandie où le terrain s’y prête bien.

Cette culture française de cameline est un double espoir :

  • l’espoir pour toute l’aviation française d’atteindre les objectifs signés lors des accords de Paris,
  • l’espoir de dynamiser l’agriculture française à l’aide d’une nouvelle interculture valorisante.

En effet, l’un des avantages de la cameline, c’est son exploitation en interculture. Cette plante oléagineuse est adaptée pour pousser rapidement après l’exploitation des orges ou des pois, en 100 jours (un peu plus de 3 mois). De plus, la cameline enrichit les terres pour accueillir le blé à l’automne. En France, de nombreuses surfaces pourraient accueillir la cameline dans des phases d’interculture, c’est-à-dire sur des terres non exploitées et en attente d’une autre mise en culture à venir. Cela représenterait une source de revenus complémentaires pour les agriculteurs. En 2024, la tonne de caméline se négocie à 600 €. Le groupe AVRIL estime qu’une production de 250 000 hectares en 2030 permettrait de créer 100 000 tonnes annuelles de biocarburant pour le transport aérien.

La caméline est une plante oléagineuse qui pourrait connaître le même succès que le colza qui a permis la création du biodiesel. Avec la découverte des nouvelles vertus de la cameline, cette fleur intéresse de près le monde de l’aéronautique, les agriculteurs et les autorités françaises. La production de cameline pourrait accélérer la transition énergétique du transport aérien et agir sur 3% des émissions de gaz à effet de serre mondiales.